La Vache qui rumine

Avant elle ruminait, après elle rumine. Plan fixe de trois minutes d'une vache qui rumine et qui joue avec le cinéaste, donc avec le spectateur.
La vache qui rumine est une partie d'un triptyque, composé de l'homme nu, la source de la Loire, et la vache qui rumine. Le premier renvoi au futur, le second au passé et le dernier au présent.

« LA VACHE QUI RUMINE est un excellent petit film. Un plan fixe de trois minutes en n&b nous montre une paisible vache dans un champ, broutant et ruminant. Présenté de profil, l'animal vaque à son occupation favorite. D'emblée, notre regard va piéger la bête ; nous allons anthropomorphiser ce brave mammifère. Subtile, la vache va se jouer de notre attente. Bien que filmée, donc projetée, agissante, la vache, malgré le temps, se moque de nous et provoque le rire. Elle nous interpelle. Nous regarde-t-elle ? C'est pour mieux s'assurer de son succès. Lorsqu'elle se tourne vers nous, c'est d'un regard abusé qu'elle nous toise, un rictus, puis elle se détourne. Les spectateurs ne valent pas un train. Et nous de toute notre humanité repue, nous jugeons, jaugeons la bête à notre habitude de brouteur de marchandises. Georges Rey, à la manière de Warhol, s'attaque à l'objet, mais les siens sont vivants. Il ne fabrique pas des stars, il ne chosifie pas l'objet. Ruminer est tout un art de vivre : avis aux spectateurs. »
– Yann Beauvais, 1981

Pour plus d'informations :

https://www.georgesrey.com/

https://georgesrey.wixsite.com/elac-video