Patrick Bokanowski, né en 1943, vit et travaille à Paris. Entre 1961 et 1964, il a étudié la photographie, l'optique et les techniques de la chambre noire avec le peintre Henri Dimier. Depuis 1972 il a réalisé une douzaine de courts métrages et deux longs métrages, lesquels utilisent tous des techniques expérimentales de prise de vue, d'animation et de montage. Plus spécifiquement, il s'est intéressé aux
distorsions des lentilles et il a inventé diverses façons de capturer les images en utilisant des lentilles non conventionnelles ou des transparents ou des miroirs.
Son travail se situe à la lisière du figuratif et de l'abstrait et à mi-chemin de la prise de vue réelle et de l'animation. Son travail photographique a fait l'objet de plusieurs expositions et ses films, primés dans de nombreux festivals internationaux, ont été acquis par des collections importantes dont celle du Centre Pompidou et celle des Archives Françaises du Film. Les musiques de tous ses films ont été composées par sa femme, Michèle Bokanowski.
Patrick Bokanowski.. Cinéaste français. Développe un travail entre les genres cinématographiques traditionnels : court-métrage, cinéma expérimental, animation. Sa manière de traiter le matériau filmique situe sa recherche à la frontière des arts optiques et plastiques, dans un « entre-deux » toujours à créer. Patrick Bokanowski révoque en doute l'idée que le cinéma doive -ce serait là son essence- reproduire la réalité, c'est-à-dire nos habitudes de penser et de sentir. Ses films contredisent l' « objectivité » photographique à quoi est solidement arrimé l'essentiel de la production cinématographique mondiale. Les expérimentations de Bokanowski, en vue d'ouvrir le cinéma à d'autres possibilités expressives -par exemple le « gauchissement » des lentilles des objectifs (il préfère le terme de « subjectifs »)- témoignent de visions purement mentales qui ignorent les représentations conventionnelles, affectent la réalité, la métamorphosent, offrant ainsi au spectateur de ses films de nouvelles aventures perceptives.
Pierre Coulibeuf