Dans un atelier d'artiste poussiéreux voué à la démolition, j'ai mis la main sur une bobine de film 35 mm. C'était un vieux film de cape et d'épées : des spadassins embusqués, un carrosse qui déboule sur le chemin chaotique d'une forêt, des chapeaux à plumes, des regards affolés. Avec application, j'ai lacéré le ruban de celluloïd selon plusieurs modèles. A partir de ces lambeaux de films, j'ai créé des centaines d'images que j'ai assemblé afin d'obtenir une composition rythmique, un flux d'énergie lumineuse. Devant chez moi, des ouvriers défonçaient le trottoir avec des marteaux piqueurs : la bande son idéale !
Détruire pour reconstruire : J'ai ressuscité les acteurs de cet obscur film oublié qui peuvent ainsi vivre une nouvelle Romance sans paroles.