Pourquoi la représentation ?
Des dessins des cavernes aux ombres de Platon, en passant par la fusion de la photochimie, de l'optique et du mouvement de la croix maltée, l'homme a toujours projeté.
Le cinéma (à l'origine cinématographe, « écriture du mouvement ») est un moyen de transport mécanique qui projette un soleil artificiel à travers une séquence d'ombres en celluloïd.
Dans les ombres, nous projetons du sens en utilisant un médium à la limite précaire de l'entropie.
Dans les films, curieusement, il n'y a pas de mouvement dans les images fixes projetées. Tout mouvement est l'illusion du spectateur.
C'est là qu'intervient le film de gangsters, produit, reproduit, distribué, exposé et consommé mécaniquement. Que faire des productions culturelles mécanisées ?
Quel sens y-a-til, quelles illusions, dans ces images, ces mots, ces sons, ces rythmes, méthodiques comme une machine, précis comme un ordinateur ?